Anxiété: la maladie invisible
Je sais que beaucoup de personnes passent par là, moi-même j’ai été atteinte d’ anxiété pendant plusieurs années dans ma vie. Et même si cette maladie aujourd’hui ne fait plus partie de mon quotidien, elle reste une fragilité qui me suivra je pense très longtemps.
L’anxiété est quelque chose de méconnu sur les effets que cela peut avoir sur le quotidien des personnes qui en souffrent. Aussi, lors de mes explorations sur internet, je suis tombée sur cette lettre écrite par une personne atteinte d’anxiété, que j’ai trouvé très juste et que je souhaitais vous partager.
« Je suis malade. Vous ne le savez peut-être pas en me regardant, mais je le suis. Ma maladie est invisible. Il y a ceux qui disent que la maladie mentale n’est pas réelle ou n’est pas aussi importante que d’autres maladies – cancer, maladie cardiaque, sclérose en plaques. Et à eux, je leur demande: pourquoi? Pourquoi ma maladie est-elle sans importance? Pourtant, cela affecte régulièrement mon esprit et mon corps.
Il y a des jours où mon cœur s’emballe pour apparemment aucune raison. Où, à cause du manque de sommeil, je me sens nauséeux, j’ai des sueurs froides, des suffocations. Il y a des jours où mon esprit passe en revue chaque erreur, regret, mot méchant, argument ou «mauvaise» chose qui pourraient potentiellement m’arriver. Et tout cela chaque semaine, dès le lundi matin.
Certains jours je ne veux voir ou parler à personne. Quand je préfère me morfondre seul que de répondre à mon téléphone. Lorsque je n’arrive pas à avoir assez d’énergie ou de désir pour me déplacer d’un endroit à un autre. Quand j’oublie de manger. Et lorsque je m’en souviens, je ne peux de toute façon pas manger car j’ai l’estomac noué.
Il y a des jours où j’essaye de faire semblant. Je souris. Je passe au-dessus de chaque signal de mon corps qui me supplie d’arrêter. J’essaye de repousser les signaux de panique si loin, en imaginant qu’ils ne reviendront jamais. Et j’essaye de continuer à vivre tout simplement. Et, j’essaie désespérément d’ignorer les éclats de rire sournois dans ma tête qui me disent: «Pour qui vous prenez-vous? Vous pouvez essayer de vous éloigner mais vous ne pourrez pas m’échapper. »
Il y a des jours où je pense que les médicaments sont ridicules et j’arrête de les prendre. Parce que même si je ne veux pas ressentir la panique et l’anxiété au quotidien, je veux ressentir autre chose qu’un engourdissement. Alors je me rationalise pour dire que je vais mieux maintenant. Je n’ai pas eu d’épisode depuis un moment. Jusqu’à ce que ma gorge commence à se serrer, que ma poitrine me brûle, que le sang dans ma tête pulse fortement, que je commence à perdre la sensation dans mes bras et mes jambes. J’ai vraiment, honnêtement, l’impression de mourir. Et les médecins effectuent tous les tests imaginables pour finalement me dire: «Vous êtes physiquement, médicalement en bonne santé et les tests sont revenus négatifs. Mais… puis-je vous demander si vous avez de l’anxiété? » Je ne peux pas soutenir leur regard, la honte se lit sur mon visage.
Il y a des jours où je vais bien. Je souris. Je ris. J’espère et je me projette dans l’avenir. Je pense que tout va bien se passer et c’est ce qu’il se passe. Je sais ce qui ne va pas chez moi et j’arrive la plupart du temps à garder à distance cette maladie. L’anxiété n’est pas la fin du monde, mais ça n’est pas rien pour autant. Le cerveau est un organe identique à votre cœur, vos poumons, votre foie. Et sournoisement, il est lien direct non seulement avec votre corps, mais aussi avec vos émotions et vos pensées. C’est comme une araignée qui tourne une belle toile, étincelante de rosée au soleil, vous hypnotisant jusqu’à ce que vous réalisiez que vous êtes piégé et impuissant.
Je suis malade. Vous ne le savez peut-être pas en me regardant, mais je le suis. Ma maladie est invisible. Et plus que tout, j’ai besoin de votre gentillesse, de votre patience, de votre compréhension. Parce que je ne suis pas le seul. Et à ceux d’entre vous qui hochent la tête en lisant ceci, je vous vois. Tu n’es pas seul. Et nous allons passer au travers pour réussir. »
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