Comment se sentir légitime dans le métier de thérapeute bien-être?
J’avais envie de vous parler d’un sujet qui me tient particulièrement à cœur, la question de la légitimité dans notre métier. J’ai échangé à diverses reprises avec d’autres thérapeutes, et chacun, à un moment ou un autre de son parcours, s’est retrouvé devant cette question: suis-je légitime dans ma pratique, et si non, comment puis-je le devenir?
Suis-je légitime dans mon âge?
C’est un sujet dont je peux le mieux parler car c’est clairement le point qui m’a donné du fil à retordre dans mes premières années d’installation. Ayant eu un parcours rapide et très précoce, je me suis retrouvée à m’installer à tout juste 23 ans dans ce monde des grands. Et cela était encore plus marquant à l’époque (oui, je parle comme une vieille maintenant ;) ) car ces métiers étaient encore peu connus et étaient majoritairement occupés par des personnes en reconversion personnelle et professionnelle, donc entre 40 et 60 ans. 20 ans de différence qui m’ont énormément touchés. J’ai eu beaucoup de mal à m’assumer car je sentais dans leurs regards comme une gêne de “mais elle est bien trop jeune pour exercer cela, elle a encore besoin d’un bon background et d’un questionnement sur elle-même”.
Le fait est que le questionnement, je l’ai déjà sur moi depuis l’âge de 15 ans, alors ça me faisait presque 10 ans de développement personnel, ça va, ça passe. Et le retour que j’assumais encore moins à l’époque, était le regard d’étonnement des clients qui poussaient la porte du cabinet et me voyait pour la première fois. Je sais et j’ai su ensuite les convaincre par mes soins, mais j’avais le sentiment de devoir en faire 3 fois plus que les autres, comme pour me justifier. En rencontrant d’autres thérapeutes jeunes dans ce domaine, j’ai appris que je n’avais pas été la seule dans ce cas, et que nous avons tous eu tendance à compenser cette jeunesse par une accumulation de techniques, de savoir, juste pour prouver que nous étions aussi capables que les autres.
Aujourd’hui, par la vieillesse :p , ou la maturité, j’ai compris simplement que même si cela gêne certains, mon chemin a juste commencé plus tôt que d’autres. Et cela ne fait pas de moi quelqu’un de moins qualifiée, bien au contraire. Alors si c’est votre cas, ne vous posez pas de questions, ce métier n’est pas réservé à des personnes dans leur seconde partie de vie. Si le vent vous pousse très jeune vers cette voie, profitez-en! Dites-vous que vous aurez encore plus de temps que d’autres pour l’explorer à votre guise.
Ai-je assez de diplômes et de compétences pour être légitime?
Afin de se sentir légitime dans leur installation et leurs compétences, certains thérapeutes s’astreignent (les clients sont souvent bien moins exigeants que les thérapeutes eux-même) d’avoir une quantité astronomique de diplômes et de formations en tous genres. Cependant, cette boulimie de formations est très révélatrice d’un déséquilibre chez le thérapeute qui n’a pas encore trouvé SA voie, SON ou SES outils qui le fait vibrer et dans lesquels il se sent à l’aise, et essaye juste de coller à une image qu’il idéalise. Il vaut mieux être spécialisé dans un domaine qu’être novice dans plein de domaines différents, et vos clients préféreront savoir qu’ils viennent vous voir car vous êtes reconnu pour UNE technique, que de venir au supermarché juste pour commander un soin. ;)
Suis-je légitime auprès de mes collègues?
Lorsqu’on débute, il faut souvent se faire une place dans le milieu auprès de thérapeutes déjà installés depuis des années, qui voient ou non d’un mauvaise oeil votre arrivée. Certains thérapeutes ayant toujours peur hélas que l’autre lui “vole” ses clients. Et les connaissances ne se font pas toujours facilement. Je vous donne un conseil: les amitiés dans ce milieu mettront tout autant de temps à se faire que dans votre vie personnelle.
Prenez donc le temps de vous rapprocher des collègues que vous aimez, auprès de qui vous vous sentez bien, et non des “grands” de ce monde. Vous savez, souvent, dans ce milieu comme ailleurs, les “grands noms” sont de simples humains, comme vous et moi, qui ont leurs défauts et leurs fragilité et qu’il n’est pas nécessaire de mettre sur un piédestal. Ecoutez en priorité votre coeur, il saura vers où vous diriger. Et rappelez-vous qu’il vaut mieux une ou deux amitiés sincères que milles amis sur facebook à qui vous ne parlez jamais.
Suis-je légitime auprès de ma clientèle?
Ahhhh la peur des clients. Elle est amusante celle-ci! Vous vous êtes formés à leur apporter du bien-être, à les guider vers un mieux être, à les révéler, et pourtant, vous en conservez une peur tout au fond. Alors souvent, pour vous rassurer et leur faire croire que vous êtes sûr de vous, vous affichez vos diplômes derrière votre bureau (je sais, j’ai fais la même chose), et votre carte de visite est remplie de noms de professions “thérapeute holistique, chaman, numérologue, praticien de la méthode poyet….”. Mais les clients viennent vous voir VOUS, pas votre carte de visite ou la liste de vos diplômes. Croyez en vous, soyez unique et chouchoutez vos clients, afin qu’ils se connectent à vous. Alors ils en oublieront tout le reste. ;)
Suis-je légitime pour moi-même?
Et je terminerais par votre propre perception de votre légitimité. Elle passe avant tout par l’acceptation de vous, de vos défauts, de vos faiblesses, de vos atouts également. Soyez fier de vous et si ce n’est pas encore le cas, travaillez en ce sens. Mais sachez qu’une fois que vous vous sentirez vous, légitime, alors le monde vous acceptera. C’est aussi simple que ça.
Et vous, quelle aspect de votre légitimité vous a donné le plus de fil à retordre?
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