Interview de Gilles Gras pour son dernier ouvrage Animaux totems & Roue médecine

Comme j’ai dévoré terminé le livre de Gilles Gras (si vous voulez avoir mon avis, c’est par là => retour sur le livre Animaux-totem & Roue-médecine), j’ai souhaité en savoir plus et vous en faire profiter. Je remercie Gilles de s’être prêté à l’exercice et je vous laisse découvrir ici son ressenti. ;-)

1. Gilles, peux-tu nous présenter en quelques mots ton ouvrage ?

Son titre en dit déjà beaucoup à lui seul. Il condense dans une première partie la conception que je me fais des animaux-totems bien éloignée des stéréotypes qu’on rencontre parfois. Puis il aborde ce qu’est le concept virtuel de roue-médecine et l’implication des animaux-totems au sein de ce système.

2. Pourquoi avoir choisi de traiter ce sujet en particulier ?

Il est vrai que j’aurai pu choisir de ne pas écrire à ce sujet et de conserver pour moi-même les connaissances que j’en ai. Mais certains esprits très persuasifs m’ont amené à coucher sur le papier ce que je sais à propos d’un sujet qui ne s’arrête pas à ce qui est consigné dans ce livre. Il mériterait d’être augmenté puisque arpenter le chemin de la roue-médecine est une succession de perpétuelles découvertes. De plus, si j’ai assez souvent rencontré des ouvrages traitant des animaux-totems, je n’en connais que peu qui abordent la question de la roue-médecine, encore moins sinon pas du tout à la manière dont cette notion m’a été enseignée par mes pairs. Le jour où j’ai pris l’initiative d’écrire ce livre, je savais forcément qu’il me faudrait écrire tant à propos des animaux-totems que de la roue-médecine puisque selon la conception qui m’a été léguée, l’un ne va pas sans l’autre, chose dont on peut aisément se rendre compte à la lecture de cet ouvrage.

3. A qui se destine cet ouvrage ?

Je pense que beaucoup peuvent y trouver leur compte, du néophyte à celui qui, plus expérimenté, possède déjà des connaissances sur le sujet. Il m’a été recommandé d’être le plus simple possible dans mes explications. « Comment peux-tu parler d’une fleur à quelqu’un qui n’en a jamais vu », m’a-t-on, un jour, interrogé ? D’évoluer, à mon tour, par écrit, l’apprentissage que j’ai reçu de façon orale aura été un véritable tour de force.

4. Quel a été ton cheminement pour en arriver au chamanisme ?

Tout cela me semble tellement naturel que je ne parviens pas à me dire que, à un moment donné, je suis entré dans cette voie. Il n’y a pas de balise qui marquerait un début d’amorce dans ce cheminement. Ayant été au contact de la Nature depuis tout jeune, l’ayant recherché lorsque j’en étais privé, j’y ai souvent trouvé mon compte. Cependant, je ne peux dire avoir éprouvé une attraction pour le chamanisme, comme si j’entrais dans un temple. En réalité, j’ai l’impression d’être dans ce temple depuis toujours. Aussi, comment et pourquoi chercherais-je à entrer dans un lieu dans lequel je me trouve déjà ? D’où le « naturel » que j’évoque plus haut.

5. Quels sont les auteurs et les rencontres qui ont pu t’inspirer ?

Yakari le petit indien ? (rires). Bien qu’il y ait des facettes chamaniques chez Yakari, tu ne le trouveras pas dans la bibliographie qui, si tu y as jeté un coup d’oeil, est relativement succincte. Elle comporte cependant des textes majeurs comme ceux de Black Elk ou de Archie Fire, ce qui est une chance inouïe, car pouvoir lire les paroles de ces deux hommes est exceptionnel du fait que, traditionnellement, l’oralité prévalait sur l’écrit comme je l’explique dans mon introduction. Par ailleurs, d’autres auteurs comme Bertrand Hell ou Jérémy Narby m’ont été d’une précieuse aide, même si le second n’est pas cité énormément. Mais ils sont authentiques et honnêtes, ce qui est déjà beaucoup pour moi. Ceci dit, il est vrai que le plus gros de ce que certains nomment les sources (^^) provient d’une transmission orale par le biais de mes guides et d’un certain nombre d’esprits qui m’ont aidé à ce que je comprenne ce qu’est une roue-médecine ainsi que son fonctionnement, pour mon avantage personnel en premier lieu. L’idée de partager cela n’est venue que bien plus tard.

6. Cette couverture semble être très symbolique, que signifie-t-elle ?

Ah, la couverture ! Au fur et à mesure de l’élaboration du manuscrit, l’idée générale de la couverture m’est apparue très clairement. J’ai donc demandé à Manu, mon designer, de me concocter, en noir et blanc, un oiseau-tonnerre pas trop féroce (rires) qui dissimulerait en partie un cercle, forme hyper symbolique pour l’Amérindien. C’est une manière de dire que l’oiseau-tonnerre est sorti du nid, qu’il dépasse largement du cadre circulaire que l’on retrouve, tridimensionnel, dans l’image de la roue- médecine. Si notre oiseau avait été enfermé dans le cercle, la symbolique de cette couverture aurait été tout autre. Par ailleurs, l’oiseau-tonnerre étant apparenté à un messager, quel meilleur symbole que le Wakinyan pour porter des pages dont on cherche la diffusion, des pages qui sont autant de plumes…

7. Quels sont tes prochains projets d’écriture et autres activités ?

Eh bien, à l’heure actuelle, plusieurs idées se bousculent dans ma tête. Certaines dont j’ai déjà parlé par ailleurs (sur mon blog, entre autres), d’autres qui viennent de germer récemment. Au niveau de la publication, un nouveau livre paraîtra en septembre 2014 et évoquera un tout autre sujet que celui abordé à travers cette interview. Il s’agit en réalité d’un essai d’aromathérapie spirituelle et énergétique qui mettra à l’honneur les essences sacrées que les Hommes utilisent depuis des millénaires dans des buts spirituels et religieux. L’an prochain, si tout va bien, un projet de publication plus ambitieux devrait voir le jour. Tu en sais quelque chose, n’est-ce pas ? (rires).

Hormis cela, mais toujours pour rester dans le milieu du livre et de l’écriture, je me verrais bien devenir lecteur/correcteur d’ouvrages auprès de maisons d’édition, à titre occasionnel. D’autres choses encore m’ont traversé l’esprit. En vrac : la création d’un site web marchand, l’option crowfunding – chose très intéressante qui a permis de drainer des milliers de projets en Europe et dans le monde entier via des sites comme Kickstarter ou Ulule, l’élaboration d’un web-zine et, très certainement, un peu plus tard, la mise en place de ma propre petite structure éditoriale.

8. Pour conclure, un dernier mot ?

Le mot de la fin ? (rires). Non, il n’y a pas de fin, vous n’en avez pas fini avec moi. Voilà qui devrait rassurer mes fidèles lecteurs, non ? (rires).

Je rappelle que vous pouvez commander le bouquin ici si celui-ci vous intéressé: le site de l’auteur

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