Le côté spirituel de la grossesse après un deuil périnatal
La grossesse après un deuil périnatal – à la suite d’une fausse-couche, d’un mort-né ou d’un décès infantile – est une perspective intimidante. De loin, j’avais l’habitude de penser que “réessayer” ou “avoir un autre bébé” devait être un moment heureux, plein d’espoir et de guérison pour la parentalité.
(À ranger dans « Ces choses que je n’avais pas vraiment comprises jusqu’à ce que j’accompagne et que je discute avec des femmes qui sont passées par là ».) La vérité est que la grossesse après la perte est un véritable tsunami émotionnel. Chaque jour, chaque semaine, peut ressembler à une ascension difficile. L’innocence bienheureuse de se préparer à accueillir un bébé a disparu.
Au lieu de cela, ton cœur créé une armure, pour essayer de te protéger d’une autre souffrance éventuelle à venir. Et tu t’inquiètes de la moindre petite chose concernant la vie, la mort, ton corps. Tu imagines alors que tout peut arriver. Et le pire, c’est que c’est souvent un sujet tabou, dont personne ne parle. Et qu’en est-il du côté spirituel d’une grossesse après la perte d’un autre enfant ?
La grossesse après un deuil périnatal est une expérience physique, émotionnelle ET spirituelle. C’est intense, isolant et bouleversant. Cela soulève toutes les questions difficiles sur la vie, la mort et la religion, les croyances. J’avais, par cet article, envie de lever le voile obscur et de parler de choses qui méritent d’être soulevées. Voici donc 5 aspects spirituels d’une grossesse après un deuil périnatal. Que tu le vives toi-même ou que tu sois un∙e ami∙e, de la famille de quelqu’un de proche qui vit cet événement, et que tu essayes de comprendre pourquoi cette nouvelle grossesse ne le∙la rend pas aussi heureux∙se, j’espère que cet article t’aidera.
1. Une grossesse après un deuil périnatal signifie qu’il n’y a aucune garantie.
Tu sais maintenant que les bébés peuvent mourir. C’est une terrible vérité à apprendre. Tu ne t’amuses probablement de suivre l’évolution de la vie de l’enfant que tu portes.
Spirituellement ? Le défi est de faire confiance.
Tu peux être en colère contre l’Univers pour ce que tu as subi. Tu peux te sentir trahi∙e. Tu n’es peut-être plus sûr∙e de ce en quoi tu crois. Il est difficile de croire que ce voyage se terminera bien. Mais grâce à cette nouvelle opportunité, tu apprends à croire en ton corps, ta vie et l’Univers d’une autre façon. Ce n’est jamais facile, mais tu n’es pas seul∙e. Croire en quelque chose (en toi, en les autres, en l’amour, en la vie), va te permettre aussi de relâcher un peu la charge mentale qui pèse sur toi, et pouvoir retrouver confiance dans le fait que quelque chose de meilleur t’attend à un moment. Et pour l’instant, cela suffit amplement.
2. La grossesse après une perte apporte une tentation quotidienne de désespérer.
Quand on sait que le pire peut arriver, il est difficile d’arrêter de penser que cela pourrait se reproduire. Tu retiens toujours ton souffle, attendant que le prochain malheur s’abatte sur toi. C’est le terrain parfait pour que le désespoir s’installe.
Spirituellement ? Ton défi est d’espérer.
Tu détestes peut-être les commentaires bien intentionnés selon lesquels “tout ira bien cette fois”. Tu pourrais retarder la préparation des affaires de bébé parce que tu n’as pas envie de devoir t’investir pour peut-être dans quelque temps, te détacher à nouveau. Tu peux aussi te limiter à en parler autour de toi, car tu détestes la perspective de faire demi-tour pour partager à nouveau de tristes nouvelles.
Tu ne sais pas ce qui t’attend, tu ne peux pas prévoir si ton bébé naîtra en toute sécurité et sera heureux auprès de toi. Tu dois juste espérer que ça soit le cas. Mais je crois dans la loi de l’attraction et qu’il nous arrive ce qu’on espère au plus profond de nous. Je sais aussi que l’espoir est comme un muscle et qu’il se renforce avec la pratique. Il te suffit donc d’espérer aujourd’hui, et pour l’instant, c’est amplement suffisant.
3. La grossesse après un deuil périnatal entraîne de colère et de la jalousie.
Une des parties les plus intimes du deuil périnatal, est d’envier les autres femmes enceintes. Leur joie facile, leur bonheur innocent et leurs suppositions que leur bébé naîtra simplement – en bonne santé et vivant. Non, tu ne récupéreras jamais cette innocente. Et il est tentant de ruminer de la colère et de la jalousie. Pourquoi cela t’arrive à toi ?
Spirituellement ? Ton défi est de rechercher la paix.
Tu peux très facilement te sentir inondé∙e de négativité. Voire même, nourrir de la culpabilité que de ressentir cela et le mal que tu pourrais faire à ton bébé. Tu peux te demander sans cesse, pourquoi cela a t’il fallu que ça t’arrive à toi ? Il est même probable que dans ton cercle proche, dans tes ami∙es, les grossesses soient fréquentes et que tu y sois confronté∙e souvent.
Il est important déjà que tu puisses poser les choses. Avec toi, d’abord, pour reconnaître les déclencheurs émotionnels et t’y préparer ou de t’en éloigner si nécessaire. Et de poser aussi le cadre dans ton entourage, pour qu’ils puissent aussi t’en préserver au maximum.
Mais j’aimerais te rappeler que c’est normal de ressentir ce que tu ressens. Tu ne pourras pas empêcher ton entourage d’être heureux. Mais tu peux essayer aussi de faire la paix avec toi-même pour accepter cette souffrance que cela engendre, et que tu as le droit de ressentir cela. Et pour l’instant, c’est juste ce dont tu as besoin.
4. La grossesse après une perte t’enseigne que tu ne peux pas tout contrôler.
Tu n’as pas pu sauver ton dernier bébé. Cela t’a empêché de réaliser cette tâche qui te tenait à cœur : protéger ton enfant des dangers de ce monde. Et ce manquement peut alors te procurer un sentiment d’impuissance face à tout ce que tu ne peux contrôler – c’est-à-dire presque tout – durant ta grossesse. Alors, tu peux te sentir angoissé∙e, anxieux∙se de ces pensées.
Spirituellement ? Ton défi est de pratiquer l’humilité.
La culture parentale d’aujourd’hui peut t’amener à croire que tout dépend de toi : si tu arrives à prendre toutes les bonnes décisions, ton enfant « s’en sortira bien ». Mais tu sais aussi que le contraire est vrai. Bien que cela semble effrayant, c’est aussi le début de l’humilité. Parce que nous ne pouvons pas tout contrôler dans nos vies, tu dois être entouré∙e d’un élan d’amour, pour te permettre de guérir de ces blessures.
Chaque fois que tu commences à t’inquiéter de ce qui se passe, rappelle-toi que tu as le choix de l’endroit où laisser divaguer tes pensées. Est-ce que tu veux vivre dans un futur sombre qui ne s’est pas encore produit ? Ou est-ce que tu souhaites vivre dans la possibilité que le meilleur est à venir ? L’humilité te rappelle, que ta vie et celle de ton bébé sont entre d’autres mains (celle de l’Univers, d’un Dieu…). Tu n’as pas à tout faire. Tu as juste besoin de faire les petits pas que tu peux réaliser, pour prendre soin de vous deux. Et pour le moment, cela suffit.
5. La grossesse après un deuil périnatal te ramène à des sentiments de peur.
Oui, tu as affronté le pire. Tu ne peux pas l’évincer comme si de rien n’était. Tu es également terrifié∙e de ce qui pourrait t’arriver ensuite.
Spirituellement ? Ton défi est de choisir l’amour.
Tu peux te sentir assailli∙e par la peur, traversant mille scénarios dans ta tête sur la façon dont tout pourrait mal tourner. Cela peut te gâcher tes nuits, te laissant éveillé∙e dans le noir, paralysé∙e par l’anxiété. Tu peux même nourrir cette peur de ne pas aimer ton prochain enfant.
Mais tu n’as pas à être sûr∙e. En général, si un autre enfant se présente, c’est que ton cœur est prêt à aimer de nouveau. Et même si pour le moment, tu ne le ressens pas, fait juste un pas vers lui∙elle, et voit ce qu’il se passe. Et pour le moment, cela suffit.
J’ai essayé de résumer cela ici, mais tellement délicat de toucher un sujet si sensible. Si toi-même, tu as vécu∙e un deuil périnatal et si tu penses avoir à ajouter quelque chose à cette liste, je serais ravie de te lire. Si tu souhaites aussi partager ton expérience, elle sera la bienvenue. En-tout-cas, tu as tout mon soutien dans cette perte et cette renaissance. Prends bien soin de toi.
Ps: si tu as besoin d’en parler, je serai ravie de pouvoir t’accompagner au niveau corporel et énergétique pour t’aider pour te sentir plus serein∙e.
Magiquement
Audrey
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